Aux commandes
de ton léopard, tu m’fais pitié, pauvre militaire
Tu m’dégoutes,
arrête ton char, arrête de tirer sur tes frères.
Dans ton
blindé bien protégé, tu diriges la mise à feu,
Tu assassines
le cœur léger, invulnérable et consciencieux.
Militaire je
te déteste, je hais ta tenue d’camouflage
Ton masque à
gaz et tout le reste. Ton fusil remplace ton courage
Un jour tu
vas monter en grade pour avoir la joie d’ordonner
Et ceux qui
étaient tes camarades deviendront tes subordonnés.
Simple soldat
de transmissions ou colonel plein de galons,
Vous n’êtes
que de pauvres pions au service des marchands de canon.
Militaire je
te déteste, je hais ta tenue d’camouflage
Ton masque à
gaz et tout le reste. Ton fusil remplace ton courage
Moi je serai
jamais militaire, j’dirai pas : oui, mon adjudant !
Car on n’est
pas né pour se taire, pour obéir aveuglément.
Et puis d’abord
j’aime pas l’rata, et j’ai horreur des uniformes.
J’veux pas
sonner l’taratata, et puis, moi la nuit faut que j’dorme.
Militaire je
te déteste, je hais ta tenue d’camouflage
Ton masque à
gaz et tout le reste. Ton fusil remplace ton courage
Tu t’crois
mariole quand t’es en armes, mais en civil t’es bien moins fier.
Parfois on
voit couler des larmes qui s’écoulent dans ta chope de bière.
Bien sur,
quatre mois paraît que c’est court comparé à d’autres nations
Mais moi j’vais
te dire, ça fait toujours pas mal de jours à faire le con.
Militaire je
te déteste, je hais ta tenue d’camouflage
Ton masque à
gaz et tout le reste. Ton fusil remplace ton courage
Pour terminer
cette lettre mon vieux, je voudrais te dire qu’un de ces jours,
Quand tu
seras civil, ce sera mieux, peut-être que je ferais un détour,
Pour boire un
pot à la santé de tous les pauvres types en gris-vert
Qui comme toi
ont pas inventé, ni l’eau chaude, ni les militaires.